Des images du Maroc, dont je suis originaire et où je suis né, de la Belgique, où j'ai grandi depuis l'âge de 5 ans, et de la Suisse où je me suis installé quelques temps avec un profond sentiment de me sentir "chez moi" et qui m'a inspiré la création de ces toiles avec, comme objectif, d'inventer mon propre album de photos de famille inclusif.
Il n'y a, dans cette démarche, aucune intention de communiquer un message. Seule la rhétorique de l'image m'intéresse. Ces opérations formelles qui consistent à ajouter une image à une autre, à supprimer, permuter, juxtaposer, etc. finissent de toute façon par susciter des évocation chez l'observateur. Et ce que j'aime par dessus tout et que me touche profondément, c'est de rencontrer les autres à travers le partage de leurs évocations liées à leurs histoires de vie personnelles et déclenchées par mes images.
Quand j'ai été invité à participer à l'exposition "The Deal", j'ai choisi le thème du portrait de famille. Au Maroc et à l'époque, on allait chez le photographe pour les grandes occasions. Ici, à l'age de 5 ans, l’événement était notre départ du Maroc pour aller nous installer en Belgique. Depuis lors, j'ai eu le temps de devenir Belge, ni par choix, ni par dépit mais parce que mes relations avec mon entourage m'ont permis de satisfaire mon besoin fondamental d’appartenance à une communauté. C'est ce besoin qui est en péril avec le Brexit.